De l'importance de l'estime de soi au quotidien
Elle est au cœur de notre vie. La façon dont nous nous percevons, la valeur que nous nous accordons ainsi que la relation que nous entretenons avec nous-même, influencent tous les domaines de notre vie au quotidien, jour après jour.
Cela a des répercussions majeures sur notre épanouissement personnel, nos émotions, le déploiement de notre potentiel et donc in fine la réalisation de soi.
"L'estime de soi est la clé de la réalisation de soi."
Antoine de Saint-Exupéry
Ce n'est donc pas un sujet anodin et il peut être particulièrement opportun de prendre conscience de sa propre estime de soi pour pouvoir mettre en œuvre des stratégies permettant son bon développement.
Les avantages d'une estime de soi saine
Les études dans le domaine de la psychologie notamment ont largement étayés les avantages dont bénéficient les personnes ayant une bonne estime de soi.
En voici quelques exemples :
Relations plus saines : développement de relations saines et satisfaisantes, notamment grâce à une communication claire et authentiques de ses besoins et opinions.
Moins de stress et d'anxiété : plus grande confiance en soi pour faire face aux défis.
Bonne santé mentale : en permettant de mieux faire face aux défis émotionnels.
Rebond face à l'échec : gestion plus aisée des échecs et des déceptions et pour continuer à avancer.
Motivation accrue : plus de motivation à poursuivre ses aspirations et ses objectifs.
Plus grande créativité : développement de la créativité et de la pensée innovante.
Évolution personnelle accélérée : en nous permettant de prendre des risques et de sortir de notre zone de confort.
Plus de positivité : en se concentrant d’avantages sur ses forces et ressources, plutôt que sur ses faiblesses et manques.
Clefs pratique à mettre en œuvre au quotidien
Il est possible de développer une estime de soi saine en mettant en place au quotidien certaines habitudes.
Il est important de garder à l'esprit qu'il s'agit d'un entraînement. Comme tout apprentissage, il est nécessaire de pratiquer régulièrement.
Vous pouvez choisir un ou deux conseils puis vous entraîner à pratiquer pendant quelques semaines, avant de passer à un autre. La régularité et la constante sont des clefs déterminantes au développement d'une bonne estime de soi.
La bienveillance envers soi-même
L'estime de soi peut souvent être mise à mal par des pensées négatives envers soi-même.
La bienveillance envers soi-même consiste à adopter une attitude douce et compréhensive envers soi-même et ses expériences internes, telles que les émotions, les pensées et les sensations. Cela permet de développer une relation plus positive avec soi-même.
Il est important de se rappeler que tout le monde fait des erreurs et a des moments difficiles, et que la bienveillance envers soi-même signifie simplement être patient et compréhensif avec soi-même, plutôt que de se critiquer ou de se juger.
Cela peut aider à réduire la culpabilité, la honte et la frustration, et ainsi renforcer la confiance en soi et l'estime de soi.
Voici quelques conseils concrets pour aider à développer cette pratique :
écouter ses besoins : être conscient de ses propres besoins et les satisfaire, plutôt que de les ignorer ou de se mettre en dernier;
éviter la comparaison : se concentrer sur sa propre progression et ses propres réalisations, plutôt que de se comparer aux autres;
se parler à soi-même avec bienveillance : remplacer les pensées négatives ou auto-critiques par un discours interne rassurant et encourageant;
se pardonner : apprendre à se pardonner pour les erreurs passées et à accepter que l'on est humain;
s'encourager et se féliciter : se complimenter régulièrement pour les réalisations et les progrès accomplis. La reconnaissance et la valorisation passent aussi par soi-même, pas uniquement par le retour des autres;
se connecter avec soi-même : prendre du temps pour se connecter avec soi-même, que ce soit en méditant, en pratiquant une activité créative ou en se promenant dans la nature;
plus de positivité : en se concentrant davantage sur ses forces et ressources, plutôt que sur ses faiblesses et manques.
se faire plaisir : faire des choses qui nous apportent du bonheur et de la joie, sans culpabilité ni jugement.
prendre soin de soi : pratiquer des activités qui nous font du bien, telles que faire de l'exercice, manger sainement, se détendre, etc.
Cultiver la gratitude
La gratitude est l'attitude de reconnaissance envers les bonnes choses dans votre vie, peu importe les circonstances difficiles que vous pourriez rencontrer. Les effets de la gratitude sont nombreux et positifs, tels que la réduction du stress et de l'anxiété, une plus grande joie et satisfaction de la vie, un sentiment d'abondance et de richesse, et une meilleure estime de soi et confiance en soi.
La pratique de la gratitude peut être incorporée dans votre vie de différentes manières.
Voici quelques exemples concrets :
tenir un journal de gratitude : écrire chaque jour les choses pour lesquelles vous êtes reconnaissant(e) peut aider à cultiver une attitude de gratitude.
dire merci : prenez le temps de dire merci aux gens qui comptent dans votre vie et à vous-même pour les choses positives que vous avez accomplies.
s'entourer de choses positives : entourez-vous de choses positives et inspirantes, telles que des photos de vos proches, des livres inspirants ou des objets qui vous rappellent des souvenirs heureux.
Il n'y a pas de façon unique ou parfaite de pratiquer la gratitude, l'important est de la pratiquer de manière régulière et sincère, en accord avec vos propres valeurs et croyances.
Développer la compassion
En étant plus compréhensif et compatissant envers vous-même et les autres, vous pouvez développer votre confiance en vous et votre estime de vous-même, en permettant de réduire l'auto-critique et le blâme de soi.
Toutefois, il peut être difficile de développer cette attitude directement envers soi-même.
Afin de vous entraîner à utiliser cette clef, nous vous vous proposons de pratiquer d'abord envers autrui, dans la vie quotidienne. Cela peut permettre de lever certains blocages.
Voici un exercice pratique : lorsque vous vous trouvez dans l'espace public, par exemple lors d'un trajet ou dans un magasin, observez les gens autour de vous :
l'un peut marcher d'un pas pressé, semblant stressé ou en retard.
un autre peut présenter des difficultés à marcher.
une autre personne porte des sacs de courses qui semblent lourds et encombrants.
un conducteur dans sa voiture semble énervé et impatient, arrêté au feu : son agenda pourrait être serré.
L'acceptation inconditionnelle de soi
L'acceptation inconditionnelle est une attitude générale, plus qu'une pratique ou une compétence. Elle résulte de la mise en œuvre des conseils précédents.
Toutefois, tout comme les autres, elle se cultive et se développe.
L'acceptation inconditionnelle de soi signifie que l'on reconnaît et que l'on accepte toutes les parties de soi, y compris les aspects négatifs ou les traits de caractère qui ne sont pas idéaux. Cela signifie s'accepter et s'aimer sans condition, c'est-à-dire sans se baser sur les performances ou les réalisations.
C'est un état d'esprit dans lequel on se considère comme digne d'être aimé et respecté, indépendamment de ses erreurs, de ses imperfections, de ses insuffisances ou de ses échecs. Au lieu de se juger ou de se critiquer, on se considère avec compassion et bonté, en se donnant l'autorisation d'être imparfait.
Cette attitude peut aider à développer une image de soi positive et à augmenter la confiance en soi, la sérénité et la résilience émotionnelle. Elle peut contribuer à une meilleure compréhension de soi et à une plus grande estime de soi. En étant plus en paix avec soi-même, nous sommes davantage en capacité de faire face aux défis de la vie et de construire des relations plus satisfaisantes avec les autres.
L'acceptation inconditionnelle de soi peut également aider à développer un sentiment de sécurité intérieure et de confiance en soi, ce qui peut être bénéfique pour le bien-être général.
Voici quelques phrases clefs pour vous permettre de travailler cette attitude :
en tant qu’être humain, je suis unique et affiche plusieurs facettes;
j'évolue et je me développe en permanence;
je peux être capable, dans une certaine mesure, d’évaluer certains aspects de ma personne (ma taille par exemple) mais je n’essaierai pas de m’évaluer de façon globale car je suis trop complexe et en perpétuelle évolution;
par extension, dans la mesure où je suis un individu complexe, unique et en constante évolution, il est légitimement impossible de m’évaluer dans ma globalité en tant que personne.
Il est important de noter que l'acceptation inconditionnelle de soi ne signifie pas que l'on ne cherche pas à s'améliorer ou à se développer soi-même, mais plutôt que l'on ne se base pas sur des critères externes pour se définir ou évaluer sa valeur personnelle.
Cette prérogative nous revient. Nous sommes donc libre de définir ce que nous souhaitons ou nous travailler à propos de nous même.
Conclusion
J'espère que les conseils pratiques partagés dans cet article vous aideront à développer une estime de soi saine et stable. Il est important de se rappeler que cela ne se fait pas du jour au lendemain, mais nécessite du temps, de la patience et une pratique régulière.
Avoir une bonne estime de soi peut avoir un impact significatif sur votre vie quotidienne, en vous permettant de vous sentir plus confiant et en paix avec vous-même. Cela peut également améliorer vos relations avec les autres, votre performance au travail et votre qualité de vie en général.
Pour aller plus loin
Si vous souhaitez approfondir votre travail sur l'estime de soi ou encore votre parcours d'évolution personnelle, vous pouvez également faire appel à un professionnel.
Dans le cadre d’un travail sur l’estime de soi, la confiance en soi ou encore le perfectionnisme par exemples, les consultations appelées TECC ou TCC (pour thérapies émotionnelles, cognitives et comportementales) ont largement démontré leur efficacité. Elles permettent de mettre en œuvre un travail étayé et approfondi sur le plan émotionnel, corporel, cognitif (pensées limitantes, schémas automatiques...) et comportemental.
Céline Gasperini
Psychologue clinicienne